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Lithiase biliaire à faible niveau de phospholipides
traitements

L'importance du traitement

En l’absence de traitement, l’agression répétée des canaux biliaires par les acides biliaires et les infections peut conduire à leur destruction progressive. Elle peut évoluer vers une inflammation chronique du foie aboutissant à une cirrhose biliaire ou une cholangite sclérosante secondaire. Cette évolution sévère est assez rare.

Une prise en charge médicale efficace est donc indispensable. 

Les traitements médicamenteux

Le traitement ne permet pas de guérir du syndrome LPAC. Il est préventif et symptomatique. Le syndrome LPAC peut être considéré dans la grande majorité des cas comme étant sans gravité si le traitement médicamenteux est bien suivi.

 

Il repose sur une supplémentation quotidienne en acides biliaires hydrophiles qui favorisent la sécrétion biliaire de phospholipides et entraînent ainsi une lente dissolution des cristaux de cholestérol et des calculs. En outre, ils protègent les cellules des canaux qui drainent la bile (cholangiocytes). Enfin, la mise en route du traitement permet, dans la majorité des cas, une disparition des douleurs en quelques semaines.

 

Parfois, le traitement ne permet pas de diminuer le nombre de crises ou leur intensité. Si, après vérification, les douleurs n’ont pas d’autre origine que le syndrome LPAC et que le traitement est régulièrement pris, votre médecin pourra éventuellement augmenter la posologie. Cette optimisation du traitement initial pouvant être insuffisante, l’adjonction de médicaments agissant sur le métabolisme du cholestérol peut s’envisager.

Le traitement endoscopique

En cas d’angiocholite liée à un calcul biliaire obstructif de grande taille, une extraction du calcul par endoscopie digestive peut se discuter afin de rétablir l’écoulement de la bile.

Le recours à la chirurgie

Dans de rares cas, en l’absence de possibilité d’extraction du calcul par endoscopie, une ablation chirurgicale de la zone du foie responsable des symptômes peut se révéler nécessaire. Le traitement médicamenteux sera maintenu après l’opération pour éviter les récidives.

Si les symptômes persistent malgré le traitement médicamenteux, une cholécystectomie (ablation de la vésicule biliaire) peut être envisagée en cas de complications biliaires (pancréatite aigüe, migration des calculs, cholécystite ou angiocholite).

Le suivi par votre médecin traitant et votre gastroentérologue ou hépatologue

6 mois après le début du traitement : votre médecin peut vous prescrire une échographie afin d’évaluer l’efficacité du traitement et de vérifier la diminution des dépôts caractéristiques.

Par la suite, il vous sera proposé, tous les 1 à 2 ans, une consultation de suivi incluant

  • un interrogatoire visant à identifier d’éventuels symptômes,
  • une analyse de sang pour s’assurer du fonctionnement du foie,
  • une échographie destinée à suivre la disparition des calculs, voire des cristaux biliaires.

Selon l’évolution, ces consultations de suivi pourront progressivement être espacées.

 

Références bibliographiques

  1. Condat B. Le syndrome LPAC (Low Phospholipid-Associated Cholelithiasis) : mythe ou réalité ? FMCHGE Post’U 2016:133-139
  2. Goubault P, et al. Syndrome Low-Phospholipid Associated Cholelithiasis(LPAC) syndrome. Journal de Chirurgie Viscérale 2019;156:344-354
  3. Chazouillères O. Conseils de prise en charge du syndrome LPAC. CNPHGE FICHE GENMAD – Septembre 2017
24-EDU-060 - Avril 2024